article ouest-fance mai 2007

Déjà 31 morts sur les routes vendéennes en 2007

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En matière de sécurité routière, le département fait partie des mauvais élèves. Une année noire s'annonce.

Quel est le bilan au 21 mai ?

Un bilan catastrophique. Une « hécatombe » avoue même le préfet, Christian Decharrière. Depuis le 1^er janvier, 31 personnes ont trouvé la mort sur les routes vendéennes. Soit 9 de plus qu'en 2006, à la même époque, représentant une hausse de 40,91 %. Le nombre d'accident corporels est également en hausse, tandis que le nombre de blessés reste quasiment stable. Ce week-end encore, trois personnes ont perdu la vie dans des accidents de la route.

Est-ce une tendance nationale ?

Effectivement, la Vendée n'est pas la seule à être touchée. Durant le premier trimestre, 50 départements ont vu le nombre de tués augmenter par rapport à 2006. Mais elle fait partie des plus mauvais élèves en terme de sécurité routière. La Vendée se classe au 12^e rang des départements au plus fort taux de mortalité lié aux accidents de la route. Elle affiche une moyenne de 0,35 tué pour 10 000 habitants, tandis que la moyenne nationale tourne autour de 0,16.

Quelles sont les raisons de cette hécatombe ?

En premier lieu, la vitesse. Elle est impliquée dans 58 % des accidents mortels, suivie des conduites addictives (alcool, drogues, médicaments) et d'erreurs de priorité (13 %). Voilà pour les raisons les plus courantes. Par contre, la voirie est plus rarement en cause : 70 % des accidents mortels sont survenus sur des routes sèches et en ligne droite. Ainsi que la méconnaissance de la zone : 71 % des personnes tuées ont trouvé la mort à moins de 15 km de leur domicile lors de trajets quotidiens.

Qui sont les principales victimes de ces accidents ?

Les jeunes sont une nouvelle fois très représentés parmi les personnes tuées sur la route. 39 % des victimes sont âgées de 14 à 25 ans, alors que seulement 20 % de la population vendéenne fait partie de cette tranche d'âge. De même, les conducteurs et passagers de deux roues motorisés sont surreprésentés et constituent 19 % des victimes.

Qu'est-ce qui explique le manque de vigilance des conducteurs ?

Difficile à dire, si ce n'est que tous les chiffres montrent un « relâchement » général du comportement des automobilistes et des pilotes de deux-roues, comme le montrent les derniers contrôles de police ou de gendarmerie. Les infractions sont partout en hausse, mais cela est logique car le nombre de contrôles a aussi augmenté : + 9,80 % d'infractions liées à la vitesse (du 1^er janvier au 30 avril 2007 par rapport à la même période en 2006) et + 25,89 % pour celles concernant l'alcool. Les suspensions de permis montrent aussi un très net recul de la vigilance des automobilistes : 91 permis ont été retirées par des très grands excès de vitesse (supérieurs de 40 km/h à la vitesse autorisée), contre 49 en 2006, et 49 pour consommation de stupéfiants (contre 1 en 2006). Mais tout cela serait-il dû à cette année d'élection présidentielle, qui rime parfois avec amnistie ? Peut -être. Pour autant, Nicolas Sarkozy a toujours clairement affiché la plus grande fermeté sur ce sujet : il ne compte pas utiliser ce pouvoir présidentiel.

Marylise KERJOUAN.

 

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